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mercredi, 01 avril 2015

Le banc

 

 

 

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Cour intérieure de l'hôtel Carnavalet (musée Carnavalet), à Paris,
photographie : octobre 2014.

 

 

 

mardi, 31 mars 2015

Interlude avec une effigie

 

 

 

 

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Buste de l'Hiver, dans le Salon de Madame, dans le parc,
au château de Champs,
à Champs-sur-Marne,
photographie : janvier 2015.

 

 

La pierre meurt aussi, elle se décompose et s'efface avec une lenteur plus éparse que celle qui affecte nos corps, mais elle passe aussi. Contemplant, il y a peu, cet Hiver, dont je voulus faire l'image de la couverture de mes Effigies, j'observai, avec effroi, et tant de tristesse, les moisissures et les mousses sur le grain de la pierre. La sculpture est dans le parc depuis plus d'un siècle, et je l'ai vue se dégrader en quelques années. Que faire ? La desceller, l'emporter avec moi, la conserver dans mon salon ? Cependant, et sans compter que je serais bien incapable d'un tel vol, comment chez moi la protégerais-je vraiment ? Ce n'est pas, certes, la solution. Ah ! Pourquoi n'ai-je pas été inscrit sur le testament des Cahen d'Anvers, les anciens propriétaires du domaine ? Entre autres choses, j'aurais fait resplendir la statue ! Comme ils ont eu tort, comme ils furent naïfs, nos anciens riches, nos anciens puissants, de n'avoir pas pressenti que parmi eux se dresseraient bientôt, indifférents, les ennemis de la beauté, au nom de l'argent, du profit, de l'utilité seuls ! Sans doute pensaient-ils que leurs parcs rêvés étaient éternels et renouvelés à la fois. Pour nous, nous avançons désormais parmi la beauté du monde comme dans un rêve effondré dont la négligence des hommes a brisé l'inachèvement.

 

 

 

lundi, 30 mars 2015

Le retour à Paris

 

 

 

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Sous le pont Notre-Dame,
photographie : septembre 2014.

 

 

 

Saint-Georges de Boscherville

 

 

 

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L'église abbatiale de l'abbaye Saint-Georges de Boscherville (XIIe-XIIIe s.),
à Saint-Martin-de-Boscherville, en Seine-Maritime,
photographie : septembre 2014.

 

 

 

dimanche, 29 mars 2015

Sur la route

 

 

 

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En voiture, le long de la Seine, en Haute-Normandie,
photographie : septembre 2014.

 

 

 

Souvenir de la mer

 

 

 

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Au Havre,
photographie : septembre 2014.

 

 

 

Je me rappelle

 

 

 

Il me semble que je me rappelle mieux les villes et les villages qui sont au bord de la mer, je me souviens des rues et des places, et des oiseaux quand ils criaient. Peut-être est-ce parce que, ces villes, ces villages, les agrandit toujours la mer, et que le ciel au-dessus d'eux est plus vaste en raison de la mer, qu'il est toujours, qu'il est encore Ouranos violemment séparé de Gaïa. 

 

 

 

07:14 Écrit par Frédéric Tison dans Minuscules | Tags : frédéric tison, minuscule, la mer | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

samedi, 28 mars 2015

Franchir, peut-être, la Seine

 

 

 

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Le bac du Mesnil-sous-Jumièges, en Haute-Normandie,
photographie : septembre 2014.

 

 

 

Passant devant l'abbaye

 

 

 

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Abbaye de Jumièges, église abbatiale Notre-Dame, le soir, après la fermeture des lieux,
photographie : septembre 2014.

 

 

 

Où mourut la Dame de Beauté

 

 

 

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Manoir de la Vigne, dit manoir d'Agnès Sorel (XIVe siècle), au lieu-dit Le Halage,
au Mesnil-sous-Jumièges, en Haute-Normandie,
où mourut Agnès Sorel, le 9 février 1450,

photographies : septembre 2014.

 

 

 

 

vendredi, 27 mars 2015

Tancarville

 

 

 

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Fragments du château de Tancarville (XIe-XVIIe s.), en Haute-Normandie,
photographie : septembre 2014.

 

 

 

jeudi, 26 mars 2015

Entretien avec Jean de Rancé — à propos du « Carnet d'oiseaux »

 

 

 

Jean de Rancé. -. Cher Frédéric Tison, après le cahier de poèmes illustré d'encres et de gravures Une autre ville (2013), après la carte "poème-estampe" « Les Herbes le soir » (2014), voici que le troisième fruit d'une collaboration avec l'artiste Renaud Allirand vient de mûrir : Carnet d'oiseaux. Comment est né le projet qui mena jusqu'à cet ouvrage ?

 

Frédéric Tison. -. Cher Jean de Rancé, j'avais dans mes chemises et mes tiroirs quelques textes écrits autour de la figure de l'oiseau, entendue bien sûr selon l'animal, qui me trouble, mais aussi selon son esprit, que chacun rêve, et que je suis le premier à rêver, d'une façon même naïve : je veux parler de l'être ailé, de l'ange peut-être, ce précipité, au sens alchimique, qui est en nous, cette "folie", cette vitesse légère et ce regard, cette hauteur peut-être, ce ciel certainement. J'avais depuis longtemps envisagé un petit livre qui serait consacré à cette figure et à son nom. Et, à ce propos, je pense souvent à Elmer (ou Oliver) de Malmesbury, qui est l'Icare médiéval ; j'ai découvert son existence dans la nébuleuse de mes lectures autour de la figure d'Edwine, personnage qui apparaît dans Les Ailes basses. C'est ce moine bénédictin anglais qui, au début du XIe siècle, tenta de voler grâce à des ailes mécaniques de sa conception : l'historien Guillaume de Malmesbury et le poète Hélinand de Froidmont (l'auteur des Vers de la Mort) ont raconté dans leurs Chroniques respectives comment Elmer, vers 1010, réussit, muni de ces ailes, à se jeter du haut d'une tour de l'abbaye de Malmesbury, dans le Wiltshire, et à maintenir son vol pendant deux cents mètres, avant de s'écraser au sol et de se briser les jambes, tantôt, selon les chroniqueurs, sous l'effet de la panique, Elmer ne parvenant plus à diriger ses ailes, tantôt à cause d'une bourrasque malvenue. Guillaume rapporte que cette mésaventure ne découragea nullement notre merveilleux et aimable moine : ce dernier voulut entreprendre un deuxième vol, en ajoutant cette fois une queue à son dispositif, laquelle aurait permis de le stabiliser, mais cela lui fut interdit par son abbé. Le Carnet d'oiseaux aurait pu lui être dédié, j'y pense maintenant ; j'aurais dû le mentionner...

Mais où en étais-je ? Ah oui... Lorsque je découvris certaines des encres de Renaud Allirand dont le sujet était, justement, l'oiseau, je fus très séduit : ces magnifiques petites encres sur papier, pleines de vitalité, m'inspirèrent quelques "poèmes" ; je suggérai à l'artiste un livre commun, où quelques-unes de ses encres illustreraient d'anciens et nouveaux textes miens. Il accepta. Dès lors nous conçûmes ce livre que vous avez dans vos mains. Je choisis un peu moins d'une trentaine d'encres (vingt-sept exactement), et deux gouaches (lesquelles illustrent la couverture de cet ouvrage). Nous cherchâmes infructueusement un éditeur de livres d'artiste, puis nous tournâmes vers les possibilités nouvelles qu'offre l'Internet, notamment, dans ce cas précis, vers un éditeur en ligne, nommé Bibliocratie, qui propose des souscriptions : l'éditeur se charge d'élaborer un livre à condition qu'un certain nombre d'exemplaires souscrits soit atteint, ce qui évite l'inutile ou ruineux "compte d'auteur", etc. ; ceci n'est pas très intéressant, c'est pourquoi je vous passerai les détails ; mais, j'y viens, cela porta ses fruits : l'ouvrage obtint 76 souscriptions (j'en ôte les vingt exemplaires que nous commandâmes, l'artiste et moi), chiffre considérable dans un contexte aussi confidentiel.

 

J. de R. -. Racontez-nous, si vous le voulez bien, la genèse des cinq parties de cet ouvrage.

 

F. T. -. Pour l'anecdote, le titre initial était au pluriel : Carnets d'oiseaux, car l'ouvrage est composé de cinq parties en vers et en prose, très différentes les unes des autres. Mais le singulier l'emporta, pour des raisons de clarté : lire les « Carnets d'oiseaux » (lesquels ?), etc., cela n'allait pas.

Le plus ancien des textes est contenu dans la partie III., « Les Petits Oiseaux de Theuth » ; il date de 2007, et a été entièrement refondu et récrit en 2012. « Le Dit de la voix » (partie II.) date de 2013. Les parties I. et V. datent de l'été 2014.  Quant aux « Fragments d'un volucraire », qui se présentent sous la forme d'entrées de journal, ils furent composés de mars 2012 à mars 2014. J'ai pensé rassembler ces textes très divers, qui dormaient pour ainsi dire, lorsque je découvris les encres de Renaud Allirand : soudain j'en vis la trame commune, et le livre devint, en quelque sorte, nécessaire. Sans doute appelaient-ils l'image...

 

J. de R. -. En quoi les « Oiseaux » de Renaud Allirand vous ont-ils particulièrement séduit ?

 

F. T. -. J'aime que ces encres soient à la fois, comme souvent d'ailleurs chez l'artiste, à mi-chemin entre l'abstraction et la figuration : nous y reconnaissons aisément la figure de l'oiseau, mais l'oiseau est dans le même temps, ou le même regard, un pur trait calligraphique, il est pour ainsi dire enfanté par le geste de la main et le pinceau. À son tour le trait se voit pourvu d'ailes...

 
 

J. de R. -. Un autre livre d'artiste verra-t-il le jour, s'il n'est pas déjà en préparation ?

 

F. T. -. Seul Hermès, dieu des messagers et des messages, le sait déjà.

 

 

 

 

La Librairie de Jean, duc de Berry, au château de Mehun-sur-Yèvre, en 1416 (49)

 

 

Introduction.

 

 

« 105. Un livre de Troye la Grant escript en françois de lettre de fourme ; et au commencement du second fueillet a escript : Les paroles ; et est couvert de veluyau vermeil fermant à deux fermoers d'argent doré ronds, lequel fut acheté par mondit Seigneur de Bureau de Dammartin, bourgeois et changeur de Paris, au mois d'avril 1402._40 liv. »

 

Sans en être tout à fait sûr (Hiver de Beauvoir pense qu’il s’agit là d’un livre de Jean Le Fèvre, auteur d’une Chronique ou Histoire de Charles VI, roy de France, sans bien étayer son affirmation), je pense que ce manuscrit est une copie du Roman de Troie dont il a déjà été question ici. Il est possible que je me trompe, car un livre intitulé Troye la Grant a peut-être disparu.

 

 

« 106. Un livre, escript en françois de lettre de court, de l’Histoire de Thebes et de Troyes ; et au commencement du second fueillet a escript : Edipus qui estoit avec un Polibos ; couvert de cuir vermeil empraint à deux fermoers de laiton et cinq boullons de mesmes sur chascun ais ; lequel livre l’évêque de Chartres [Martin Gouges, ou Martin de Charpaigne (vers 1370-vers 1444), ami de Jean de Berry et son trésorier général, et chancelier de France sous Charles VII] donna à Monseigneur le 7 juin 1403._15 liv. »

 

S’agit-il du Roman de Thèbes, dont il a été question ici ? C'est probable, à mon avis.

 

 

« 107. Un livre en françois qui parle [mentionne ceci] : Que les Gregoys* devinrent et où ils allèrent après la grant destruction de Troyes, escript de lettre courant ; et au second fueillet a escript : Pour Troyes restaurer ; historié au commencement, couvert de cuir vermeil empraint, fermant à deux fermoers d'argent doré à deux tixus de soye vermeille, et sur chascun ais a cinq petits clous d'argent doré en manière d'estoilles, lequel livre mondit Seigneur retint pour lui comme dessus._15 liv. »

* Gregoys, Grégeois : Grecs, personnes qui parlent grec.

 

D'après le titre, ce livre serait, selon Hiver de Beauvoir, soit une paraphrase de l'Odyssée, soit le même ouvrage que le Roman de Thèbes.

 

 

(à suivre.)

 

 

Les nuages

 

 

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Egbert Van Der Poel (1621-1664), Barques de pêche au clair de lune,
musée d'art moderne André-Malraux, au Havre,

photographie : septembre 2014.

 

 

 

mercredi, 25 mars 2015

La ville le soir

 

 

 

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Le Havre, vu de la plage,
photographie : septembre 2014.